Vous êtes victime de la traite d’êtres humains

La traite des êtres humains constitue une violation des droits de la personne humaine, une atteinte à sa dignité et à son intégrité. Lutter contre ce phénomène implique d’identifier les victimes et de les protéger. En Suisse, ce crime est puni par l’article 182 du Code pénal.

Vous pensez être victime de la traite d’êtres humains?

Vous êtes contrainte de faire des choses que vous ne voulez pas? Quelqu’un vous contrôle? Cette personne utilise la violence ou vous menace? Vous n’êtes pas libre de vous en aller? Si vous vous reconnaissez dans une des situations suivantes, vous êtes peut-être victime de traite d’êtres humains. Contactez-nous via notre formulaire de contact: personne ne peut vous forcer ou vous retenir contre votre gré.

Indices

  • Vous avez toujours peur
  • Vous vous sentez seul car il vous est interdit de vous confier
  • Vous recevez peu d’argent pour votre travail et devez rembourser une partie de cet argent à votre employeur
  • Vous faites de longues journées de travail et vous n’avez presque jamais de temps libre
  • Vous n’avez pas le droit de garder vos documents d’identité en votre possession
  • Vous ou vos proches subissez des actes de violence sexuelle, physique ou psychique.
  • Vous avez été trompée sur les conditions de travail et de rémunération
  • Vous dormez sur votre lieu de travail et n’avez pas d’espace pour vous – Vous n’avez pas de perspectives dans votre pays d’origine

(Attention, ceci est une sélection non exhaustive des indicateurs que nous rencontrons le plus souvent. ).

Vous avez besoin d’aide?
N’hésitez pas à contacter

  • Au Cœur des Grottes, accueil, hébergement

Genève 022 338 24 80

  • CSP, helpline cantonale anonyme et confidentielle

Genève 0800 20 80 20

  • Act212, ligne téléphonique nationale anonyme

0840 212 212

Vous êtes inquiet

Vous souhaitez nous contacter en toute confidentialité? Vous n’avez pas confiance en les autorités? Le Cœur des Grottes est évidemment tenu par le secret professionnel, et vous aidera en toute discrétion de manière à préserver votre intégrité.

Nous contacter de maniére anonyme ?

Il est tout à fait possible de nous contacter de manière anonyme! Nous prendrons note de vos déclarations sans retenir votre nom ou informations permettant de remonter à vous.

Nous sommes également soumis au secret professionnel.

Sans documents de séjour ?

Vous pouvez nous en parler librement! Aucune démarche ne sera menée sans votre accord, même si vous êtes en situation de séjour illégal.

Vous pouvez nous parler sans inquiétude.

Visiter notre site web de manière anonyme ?

Vous trouverez une marche à suivre pour effacer votre historique dans l’onglet « Je quitte sans laisser de trace ».

Chaque navigateur étant différent, veillez à bien suivre la procédure qui vous convienne.

GARDER VOTRE APPEL SECRET ?

Vous pouvez effacer notre numéro de votre liste d’appels sur votre téléphone ou celui de quelqu’un d’autre.

Vous pouvez aussi nous envoyer un message textuel et nous demander de vous appel en numéro masqué ou nous contacter via notre formulaire.

VOUS AVEZ PEUR DE LA POLICE ?

La police est là pour vous protéger et vous aider. Nous ne la contacterons pas sans votre accord! Cela n’est donc pas un souci.

Vous pouvez nous parler sans être inquiétée.

BESOIN DE FERMER RAPIDEMENT CETTE PAGE ?

En haut à droite, le symbole de croix permet de fermer immédiatement cette page. Attention à également supprimer le site web de votre historique.

Cliquez sur « Je quitte sans laisser de trace » pour découvrir la marche à suivre.

Vous souhaitez vous reconstruire

La traite des êtres humains n’est pas une fatalité. Il est possible de sortir de cette captivité dégradante. Nous vous encourageons à rompre le silence et vous aidons à retrouver votre intégrité.

L’équipe du Cœur des Grottes peut vous accompagner dans les étapes qui vous permettront de retrouver votre liberté, votre confiance, votre dignité et de faire valoir vos droits. Le foyer vous garantit une sécurité physique et matérielle et vous permet d’avoir un espace à vous, pour reconsidérer votre parcours de vie. Il vous donne la possibilité de reconstruire votre indépendance, par la rupture des liens d’exploitation.

Le foyer au Cœur des Grottes est un lieu qui vous accueille sans jugement aucun, qui vous permet d’être entièrement vous en tant que personne, avec vos souffrances, vos ressources et vos perspectives d’avenir.

Dans un premier temps, vous pourrez récupérer physiquement et psychiquement. Une attention particulière sera portée à votre santé, afin que vous puissiez retrouver vos moyens psychologiques et soigner, si nécessaire, votre physique.

Durant ce cheminement, nous vous aiderons à reconstruire le fil de votre histoire, à mettre du sens et à comprendre ce qui s’est passé. A valoriser vos ressources pour que vous puissiez trouver vos propres solutions.

Nous vous donnerons des outils pour que vous puissiez vous débrouiller seule et mettre en action vos aspirations. L’un deux est l’apprentissage du français qui vous permettra de mieux interagir avec votre environnement.

Nous vous accompagnerons, en collaboration avec les partenaires du réseau, dans les démarches administratives. Si vous souhaitez porter plainte pour rendre à l’auteur sa part de responsabilité et demander réparation des crimes commis, nous serons à vos côtés au long de la procédure.

Si vous souhaitez vous intégrer en Suisse et que cela est possible, nous soutiendrons, si nécessaire, votre projet de formation et de réinsertion professionnelle. Dans le cas où vous souhaitez retourner dans votre pays d’origine, le programme d’aide au retour proposé par le Secrétariat d’Etat aux migrations pourra être déclenché.

Vos droits

Dans une situation de traite des êtres humains, la victime est évidemment sujet de droits. Elle doit pouvoir y accéder et ainsi trouver sa place dans la société.

Aide aux victimes

L’aide aux victimes est indépendante du statut de séjour ou de la nationalité. Une victime de traite d’êtres humains en Suisse peut prétendre à une assistance immédiate, gratuite et confidentielle.

Elle peut prendre la forme d’un hébergement provisoire, d’un soutien psychosocial, d’une aide matérielle ou juridique ou encore d’une aide au retour.

Poursuite du séjour en Suisse

Le Cœur des Grottes, en collaboration avec le Centre Social Protestant,  les accompagne et les épaule dans les démarches administratives et juridiques pour régulariser leur situation et, souvent, leur présence sur le territoire.

Le Service d’assistance aux victimes de traite du CSP reçoit les personnes, les conseille et, avec leur accord, assure la défense de leurs droits, notamment pour les questions en lien avec leur séjour en Suisse.

Aide au retour

L’aide au retour a pour but de soutenir les personnes dans leurs démarches de retour volontaire et de réintégration dans leur pays d’origine. Le programme d’aide au retour comprend le conseil en vue du retour, l’organisation du retour, une aide financière initiale, une aide complémentaire matérielle dans le cadre d’un projet de réintégration et une aide médicale.

Cette procédure se fonde sur le nouvel art. 60 de la loi fédérale sur les étrangers.

Vous êtes un professionnel, votre rôle est décisif

Votre rôle est décisif! Une identification précoce est cruciale non seulement pour pouvoir aider et protéger rapidement les victimes, mais aussi pour mieux poursuivre les coupables et les incriminer.

Reconnaître une victime

  • La personne apparaît nerveuse, apeurée, méfiante, peu loquace. Elle évite le contact.
  • La personne ne peut communiquer que dans sa langue maternelle, ou celle de son lieu d’origine.
  • La personne ne veut donner aucun renseignement la concernant
  • La personne n’a pas ou très peu de moyens financiers (très peu d’argent sur elle).
  • La personne loge directement sur son lieu de travail et n’a pas d’espace privatif personnel ou vit dans des conditions insalubres et/ou indignes.
  • La personne ou ses proches (dans le pays d’origine) sont menacés de violences.
  • La personne doit rendre compte fréquemment de son activité.
  • La personne n’a pas ou presque pas accès aux soins médicaux.
  • La personne ne dispose pas ou très peu de temps de repos. Elle est soumise à des horaires de travail excessifs.
  • La personne subit des retenues sur ses gains disproportionnées ou illégales afin de payer le loyer ou d’autres services.
  • Un lien affectif est instrumentalisé pour exploiter la personne ou pour l’empêcher de quitter une situation d’exploitation.
  • La personne est surveillée et dispose d’une liberté de mouvement limitée. Il lui est interdit de nouer ou d’approfondir des contacts sociaux.

Attention, ceci est une sélection non exhaustive des indicateurs que nous rencontrons le plus souvent.

Découvrez la liste de contrôle d’identification des victimes de la traite des êtres humains du Service de coordination contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants (SETT) à laquelle le Cœur des Grottes a participé.

QUE FAIRE?

Observer, comprendre, agir: Les victimes de traite sont souvent sous la surveillance (directe ou indirecte) de leurs exploiteurs. Il est important de parler à la victime quand celle-ci est seule et de ne pas parler de vos doutes avec la personne qui l’accompagne. Souvent, une personne victime de traite ne se perçoit pas comme telle et/ou elle peur de raconter son histoire. Il peut falloir du temps avant qu’elle ne se sente suffisamment à l’aise et en sécurité pour se confier.

Se tenir informé: La traite d’êtres humains croît et évolue sans cesse, que ce soit dans sa dimension, ses formes et ses «secteurs d’exercice». De nouvelles formes émergent et touchent de nouveaux publics cibles, même en Suisse.

Se former: Pour en apprendre davantage et compléter ses connaissances en matière de traite d’êtres humains et sur la façon d’appréhender des victimes, nous vous encourageons à suivre nos formations pratiques et théoriques.

La traite d’êtres humains, c’est quoi?

La traite constitue une grave violation des droits fondamentaux, de l’intégrité et de la liberté de l’être humain, commise en abusant par la ruse ou la force les plus vulnérables en vue de les exploiter pour en tirer un profit financier.

Il s’agit littéralement d’esclavage: des personnes sont forcées à se prostituer, à travailler au domicile ou encore à mendier. On parle de traite d’êtres humains lorsqu’une personne est recrutée, entremise par le biais d’intermédiaires et exploitée par la violence, la tromperie, la menace ou la contrainte, souvent dans un contexte de migration. Il s’agit en Suisse d’une infraction sanctionnée par l’art. 182 du code pénal (CP).

Actes incriminés

Recrutement

Transport

Transfert

Accueil

Hébergement

Moyens

Violences

Menaces

Tromperie

Abus de vulnérabilité

Abus d’autorité

Autres formes de contrainte

Exploitation

Exploitation sexuelle

Exploitation du travail
(licite ou illicite)

Prélèvement d’organes

Traites des
êtres humains

Les victimes

Elles sont souvent pauvres, vivant dans des conditions de détresse et dans un contexte de violences sociales, économiques et politiques. Un évènement déstabilisant ou un mouvement pour échapper à une persécution les exclut de leur groupe social d’origine, les isolent et les rendent vulnérables à un recrutement par un trafiquant.

Cette situation de crise peut faire perdre les repères de la victime, et la placer dans une position lui faisant oublier toute prudence, parce que toute possibilité d’échappatoire apparaît comme providentielle.

Les victimes de traite sont en quête d’un avenir meilleur en Suisse. Il est aisé pour les trafiquants, avec lequel des liens de confiance se sont crées petits à petits, de leur faire miroiter de fausses promesses: de bonnes conditions de vie, une formation, un vrai travail et la possibilité de gagner de l’argent. Mais une fois en Suisse, la réalité est tout autre.

La personne est piégée. Ses papiers peuvent être confisqués et sa situation souvent illégale ne lui permettent pas de se rendre à la police. Elle subira diverses formes de chantages et de menaces et sera contrainte à l’exploitation.

Les auteurs

Les auteurs entretiennent une relation d’exploitation avec les victimes. Ils tirent avantage de cette situation, achètent et vendent ces personnes comme des objets.

La traite est un commerce lucratif. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), quelque 25 millions de personnes dans le monde sont victimes de travail forcé, dont 4,8 millions d’exploitation sexuelle. L’OIT estime le chiffre d’affaires annuel ainsi généré à 150 milliards de dollars américains.

Les auteurs sont des hommes, mais parfois des femmes. Des victimes elles-mêmes exploitées se rendent parfois complices. Elles exercent des tâches de contrôle ou de surveillance au sein d’un réseau.

De manière générale, en Suisse, la traite est le fait d’individus isolés mais aussi de réseaux de criminels parfois rattachés à des groupes familiaux ou ethniques (Office fédéral de la police-FEDPOL).

Approfondir la thématique

Pour repérer efficacement des situations de traite des êtres humains, nous vous encourageons à approfondir vos connaissances en la matière.

Comprendre la victime

Pour aider une victime, il faut d’abord la comprendre et assimiler le chemin par lequel elle est passée.

Impact de la traite sur la santé

La traite a un impact profond, brutal, sur les personnes exploitées. Leur bien-être et leur santé sont sérieusement détruits par les violences physiques et psychologiques. De plus, l’absence de soin professionnel aggrave leur état et a des conséquences à vie.

FORMES ET SITUATION JURIDIQUE

Le commerce consistant à échanger les personnes comme des marchandises est en mutation. Depuis un certain nombre d’années, le phénomène a pris de l’ampleur, profitant de la mobilité et de la mise en réseau à l’échelle mondiale favorisée par les nouveaux moyens de communication. Les procédés utilisés évoluent également.

COOPÉRATION

Le défi majeur de la traite est l’identification des victimes. Dans ce processus d’identification, le travail de collaboration entre tous les acteurs impliqués (polices cantonales, autorités de poursuites pénale cantonale et organisation non-gouvernementales) est indispensable, car la traite des êtres humains relève de la criminalité organisée.